Alice de Lara

Thérapeute de Couple - Conseillère Conjugale et Familiale - Médiatrice familiale

Paris 16 - 25 rue du général Delestraint

Comment sauver son couple avec un problème de couple ?

Du Conseil Conjugal à la Thérapie de Couple - Comment sauver son couple ?

 

Mes publications 

Alice de Lara
Pierre de Lara 
 

Le sujet élabore successivement trois registres identitaires : existentiel, sexuel et générationnel, à la représentation desquels il est confronté tout au long de son existence. 
La superposition ou la combinaison de ces registres identitaires révèle des conflictualités psychiques qui se manifestent en couple ou en famille.

La clinique du Couple et de la Famille montre la complexité des relations intra et inter psychiques, liée aux différentes modalités de l’articulation entre ces trois registres chez chacun, à l’intérieur du groupe-couple et dans les relations familiales. 

Dans un couple, chacun des partenaires est donc l’objet d’investissements à la fois conjugaux et parentaux. L’histoire de chaque couple en est marquée. Les conflits qui peuvent en résulter en portent la trace, pouvant aller de la simple crise passagère à la rupture définitive. 

En fonction des troubles de l’articulation entre le Conjugal et le Familial et des modes d’expression du conflit, va se poser la question du choix de la réponse à apporter : conseil conjugal, thérapie de couple, médiation familiale, intervention juridique ou sociale… ? cure individuelle, thérapie conjugale ou familiale, travail analytique ou systémique, travail de soin ou de guidance… ?

 

 

Le Conseil Conjugal et Familial

 


Nous ne parlerons pas ici de la fonction sociale du Conseiller Conjugal et Familial (CCF), encore appelé conseiller matrimonial. Nous n’évoquerons que sa fonction clinique par rapport aux demandes émanant de personnes ou de couples confrontés à des difficultés conjugales et/ ou familiales temporaires ou plus « structurelles » et désirant "sauver leur couple" : situations de crise (voire de rupture amoureuse) ou perturbations liées à des évènements difficiles ou déstabilisants, moments de l’existence nécessitant une élaboration et une maturation, besoin de clarifier certains points précis de la vie de couple ou familiale, nouveaux couples confrontés aux difficultés des « recompositions » familiales, couples confrontés à l’éducation des enfants ou des adolescents…
Le Conseil Conjugal et familial ou le conseil matrimonial s’adresse donc à des personnes qui ne sont pas encore prêtes à une remise en question personnelle et à une psychothérapie individuelle ou de couple. 
Le CCF propose un espace de parole, un lieu d’écoute et un cadre contenant permettant au conseiller conjugal et familial et au couple d’exprimer sa (leur) souffrance ou sa (leur) plainte (s) et de faire évoluer sa (leur) demande, qui s’exprime d’ailleurs souvent sur un mode défensif. 
Il est important que chaque personne se sente entendue et reconnue dans sa souffrance et qu’un climat de confiance soit instauré afin que les affects puissent s’extérioriser et que soit évaluée sa possibilité de « travail intérieur » . Il ne s’agit pas d’ »explorer » l’inconscient mais de permettre l’expression de la parole et la mise en mots justes de ce qui est exprimé. 
A ce stade, l’écoute du Conseiller matrimonial est bien présente mais il n’est pas souhaitable d' »enfermer » le consultant dans un cadre psychothérapique strict qui ne correspondrait pas à sa demande et se révèlerait donc inadéquat et donc susceptible de générer des résistances préjudiciables à l’aide et au soutien qu’on est supposé lui apporter. 
Selon Michel Artières (revue Dialogue n° 71, 1er trimestre 1981), « la relation conjugale joue un rôle de tiers entre le thérapeute de couple et le patient, ce qui permet au conseiller conjugal de garder une place extérieure et de faire l’économie de l’interprétation du transfert ». La dimension transférentielle existe donc. Elle sous-tend la relation CCF-patient(s). A travers elle, se déroule un discours concernant le couple et passe toute la problématique inconsciente du ou des patients mais elle n’est pas l’objet d’une interprétation analytique. 
Face à une crise passagère ou à un conflit limité, un passage difficile, un blocage temporaire, quelques entretiens peuvent suffire et permettre au couple de rétablir une communication interrompue ou d’évoquer et approfondir un problème ponctuel. 
Parfois, les résistances et les capacités d’élaboration ne permettent pas, du moins pour l’instant, d’aller plus loin. La démarche restera limitée à quelques entretiens. 
Mais, parfois, le conseil conjugal est le prélude à une approche plus approfondie : la thérapie de couple, soit avec le même praticien, à la condition qu’il en ait la formation et, dans ce cas, il y aura continuité entre les deux démarches, soit avec un autre praticien plus expérimenté spécialiste de la thérapie de couple dans la pratique thérapeutique.
La thérapie de couple est alors indiquée, soit pour des couples traversant des difficultés « structurelles », soit pour des couples qui ont pris conscience, au cours des entretiens de conseil conjugal, de la nécessité d’approfondir les mécanismes inconscients qui régissent leur fonctionnement de leur vie de couple.

 

La Thérapie de Couple 


Le couple est un groupe ou fonctionne comme un groupe à divers titres de par sa constitution dans la relation amoureuse, avec l’importance des processus inconscients dans le choix de l’objet amoureux et leur articulation dans la relation elle-même et dans sa dimension intergénérationnelle. 
La thérapie de couple est tout particulièrement indiquée lorsque les partenaires d’un couple traversent une situation de crise, de conflit, de rupture amoureuse s’inscrivant dans un contexte structurel et s’exprimant par une profonde souffrance, tout en restant suffisamment attachés l’un à l’autre pour souhaiter rétablir leurs liens affectifs, sexuels et de communication. Les couples « symbiotiques » et les couples s’inscrivant dans un conflit durable sont une indication spécifique. La thérapie de couple peut se présenter comme un lieu de différenciation qui peut ouvrir secondairement sur une thérapie individuelle. 
Une autre indication peut être celle de couples qui s’interrogent sur une éventuelle séparation et souhaitent, si elle se produit, qu’elle soit le moins douloureuse possible, en particulier pour leurs enfants. Cette indication peut se discuter avec une médiation familiale, surtout lorsque la décision de rupture est avérée. 
La règle de la « libre association » est fondamentale en thérapie de couple, ce qui pose la question de son application en situation groupale. Cependant, cette règle de liberté n’oblige personne à dire ce qu’il pense. Chacun a le droit de préserver ses secrets personnels et son espace psychique intérieur. C’est le paradoxe de la liberté d’expression ! 
Le spécialiste de la thérapie de couple ou encore le thérapeute de couple, par ses interventions et ses interprétations, favorise une « interfantasmatisation », en s’appuyant sur les phénomènes transférentiels et contre-transférentiels. En effet, le groupe-couple transfère sur le thérapeute de couple et sur le cadre mais chacun des partenaires a aussi un transfert individuel et le thérapeute de couple a un contre-transfert aussi bien sur le groupe-couple dans son ensemble que sur chacun de ses membres. 
La démarche psychothérapique implique un renoncement du thérapeute à toute action directe sur le réel. Ses interprétations visent à éviter les passages à l’acte. Il doit rester sensible, tout au long du travail psychothérapique, à l’expression de la « demande », afin que soit donné du sens aux plaintes, aux conflits et aux symptômes, à travers non seulement le langage verbal mais aussi les codes et « langages » non verbaux (signifiants de démarcation décrits par Guy Rosolato). 

 

Psychothérapie individuelle et Thérapie de couple

 

Les problèmes conjugaux peuvent aussi s'aborder en psychothérapie individuelle "centrée" sur le conjugal et/ou le familial. La demande de thérapie de couple individuelle adressée à un conseiller conjugal et familial (conseiller matrimonial) ou à un thérapeute de couple a donc une dimension spécifique. 

Pour J.-G. Lemaire : 
- la demande n’est pas la même. La plainte porte sur un aspect particulier des difficultés de relation. Les premiers entretiens favorisent l’élaboration d’une authentique demande psychothérapique, 
- un soutien du spécialiste de la thérapie de couple (thérapeute de couple) est toujours nécessaire, d’une simple dédramatisation à une réassurance plus profonde, lorsque la relation de couple est marquée par l’aspect symbiotique, sinon fusionnel, et les identifications projectives, 
- la pratique de « la chaise vide «, le conjoint étant absent, 
- l’importance des troubles de communication entre les partenaires… 
Pour Monique Dupré La Tour (revue Dialogue n° 121, 3ème trimestre 1993), « la demande de thérapie de couple individuelle « centrée sur le conjugal » tourne autour de l’archaïque, de la relation fusionnelle, de la perte impossible de l’unité psychique primaire. Ce type de thérapie de couple peut être proposée à : 
- ceux qui ont investi le « couple » comme étayage de leur moi, et pour qui le conjoint n’est pas investi comme une personne à part entière, mais comme « l’autre du couple », « une moitié de couple », voire « une moitié d’eux-mêmes », 
- ceux qui ont choisi leur conjoint pour renforcer leurs frontières du moi et leur système défensif, 
- ceux qui extériorisent le conflit intrapsychique dans l’interpersonnel. 
Beaucoup de ces patients consultent en pleine crise lorsqu’ils perçoivent que le conjoint n’est pas ou n’est plus à la place où ils l’avaient mis. Ils ne réalisent pas qu’ils traversent une crise personnelle dans leur vie de couple et ont même souvent l’impression de traverser une crise de couple, voire même de subir une « crise » du conjoint. Ils n’ont donc pas conscience de leur implication personnelle. C’est en venant se plaindre de l’autre qu’ils expriment leur propre souffrance psychique et parlent de cette partie d’eux-mêmes qui les fait souffrir mais qu’ils ne peuvent percevoir que dans l’autre. Il leur faudra un travail sur les limites entre l’autre et soi pour pouvoir se penser soi en tant qu’individu séparé ». 
Ce travail préalable consiste à permettre la réintériorisation du conflit interpersonnel dans l’intrapsychique afin de déboucher, si cela s’avère possible, sur une demande de psychothérapie individuelle, voire une psychanalyse. Il s’agit alors de l’expression d’une autre demande et d’un autre contrat. 
Dans la thérapie individuelle « centrée sur le conjugal », le transfert est actualisé dans la relation conjugale elle-même et le transfert sur le thérapeute doit alors être élaboré par lui afin qu’il puisse en interpréter le sens et porter son interprétation essentiellement sur la relation conjugale. 
Cette perspective pourrait faire penser à une limitation du travail psychique entre patient et thérapeute, ce qui serait négliger la qualité de l’expérience et de la formation du psychanalyste et la nature du transfert qui peut entraîner la projection de toute la problématique du patient sur la relation thérapeutique, notamment en ce qui concerne les structures narcissiques et dépressives. 

 

La médiation familiale 

 

La médiation familiale n’est pas une psychothérapie. Elle est une nouvelle façon d’intervenir au sein de la famille. Selon le Code de déontologie de la médiation familiale adopté par l’APMF (Association Pour la Médiation Familiale), « la médiation familiale, notamment en matière de séparation et de divorce, est un processus de gestion des conflits dans lesquels les membres de la famille demandent ou acceptent l’intervention confidentielle et impartiale d’une tierce personne, le médiateur familial. Son rôle est de les amener à trouver par eux-mêmes les 5 bases d’un accord durable et mutuellement acceptable, tenant compte des besoins de chacun, et particulièrement de ceux des enfants, dans un esprit de coresponsabilité parentale ». 
L’enfant est donc au cœur de la médiation, son enjeu privilégié, celui qui « contraint » ses parents à dépasser leurs haines et leurs conflits afin de reprendre une communication qui leur permettra de trouver, dans le meilleur des cas, des solutions négociées à son sujet. 
La séparation et le divorce de la rupture amoureuse sont précédés de conflits et de tensions fortes, et installent une période régressive parfois intense, accompagnée de perte de repères, d’angoisses de séparation, d’atteintes narcissiques et de dépression, d’où le recours à des processus défensifs: déni, clivage, projection, idéalisation, qui entraînent des comportements de type paranoïde et psychopathologique. Cela peut justifier la demande des divorçants de rencontrer un médiateur familial formé à l’écoute clinique ». L’écoute psychanalytique en est une modalité parmi d’autres. 
Le médiateur familial ayant cette approche doit non seulement avoir une formation spécifique en médiation familiale, mais aussi avoir effectué un travail psychanalytique personnel. Il doit, en effet, pouvoir écouter ce qui peut être dérangeant et troublant : les mouvements affectifs, notamment de colère ou de haine, les émotions fortes, les manifestations d’angoisse ou de retrait, les accès dépressifs, les réactions persécutives…Son attitude doit être à la fois active et réservée afin de ne pas imposer des solutions qui pourraient être, en apparence, rationnelles mais pourraient aussi se révéler, dans ce contexte particulier, inutiles ou inadéquates… 
On peut dire que l’espace et le cadre de la médiation familiale représentent un « espace transitionnel », au sens de Winnicott. Elle est tout d’abord un espace de parole. Chacun a le droit de dire ce qu’il ressent et imagine, en respectant la parole de l’autre, dans ce lieu et ce temps prévus à cet effet. L’instauration du cadre suppose que la censure habituelle soit levée, sous la caution protectrice du médiateur familial. 
Tout « l’art « du médiateur familial consiste à favoriser la circulation équilibrée de la parole, aussi bien dans sa fonction locutoire qu’illocutoire, aussi bien dans son contenu manifeste que latent. En s’adressant à l’autre, le locuteur exprime quelque chose au médiateur familial qui doit s’intéresser à cet acte illocutoire et à la fonction du discours.
Le cadre, sous-tendu par les relations transférentielles, favorise donc l’expression des contenus verbaux, explicites et implicites, manifestes ou latents. Les expressions non verbales, les rituels, les gestes apportent une tonalité à laquelle le médiateur familial doit être particulièrement sensible s’il veut donner du sens et favoriser la clarification de ce qui est dit et de ce qui se joue. 
La règle d’abstention, si catégorique en thérapie de couple, prend donc en médiation familiale une forme paradoxale. D’un côté, le médiateur familial favorise l’expression des conflits, reflet des processus inconscients de chacun, de l’autre, il ne doit jamais oublier les problèmes et les questions qui se posent dans la réalité, inscrivant la parole de chacun dans des écrits qui formalisent l’avancée du processus, avancée qui est fonction des progrès de la « négociation » et de l’élaboration psychique de chacun des partenaires.En médiation familiale, les phénomènes inconscients sont donc présents et peuvent s’exprimer mais sans prêter à interprétation. La médiation familiale est un espace transitionnel où les affects se canalisent dans une parole, ce qui lui confère une dimension « thérapeutique », mais sans être un processus interprétatif ayant valeur psychothérapique. Cet espace s’articule entre la réalité interne et le vécu fantasmatique d’une part et la réalité extérieure d’autre part, car le médiateur familial doit guider les parents à poursuivre des objectifs et à trouver des accords, dans un contexte judiciaire et social donné. Il est donc placé à l’articulation de l’affectif et de la réalité, dont l’omniprésence colore et induit l’ensemble du processus.
L’objectif final peut d’ailleurs être la rédaction d’un Protocole d’Accord pouvant être homologué par le JAF (Juge aux Affaires Familiales).

 

Autres articles:

 

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Bibliographie 


Dupré la Tour Monique, Thérapie individuelle en consultation conjugale ou thérapie individuelle centrée sur le conjugal, revue Dialogue n° 121, 3ème trimestre 1993, éditée par l’AFCCC 
Jaïtin Rosa, La thérapie familiale psychanalytique. Les recherches de l’école argentine : Enrique Pichon Rivière, revue Dialogue n° 172, 2ème trimestre 2006, éditions érès 
Lara (de) Alice et Lara (de) Pierre, « L’enfant, « objet transitionnel » de la médiation familiale », revue Dialogue n° 160, 2ème trimestre 2003, éditions érès 
Lemaire Jean-Georges, Thérapie du couple, Editions Techniques- Encycl. Méd.Chir. (Paris-France), Psychiatrie, 37-819-F-05, 1995 , 4p. 
Martinière Marie-Thérèse, La médiation familiale : panser ou penser les séparations conjugales ? revue Dialogue n° 144, 1er trimestre 1999, éditions érès 
Ramirez Hernando : 
1.La médiation familiale et son cadre, revue Dialogue n° 144, 2ème trimestre 1999, éditions érès 
2.Le cadre en thérapie psychanalytique de famille et de couple- La cothérapie en question, revue Dialogue n° 155, 1er trimestre 2002, éditions érès 

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