Alice de Lara

Thérapeute de Couple - Conseillère Conjugale et Familiale - Médiatrice familiale

Paris 16 - 25 rue du général Delestraint

La rupture amoureuse du couple en crise

La Rupture amoureuse

 

Mes publications

 

Alice de Lara

 

La crise de couple 


La crise de couple est un élément stucturel de la vie de couple. Son élaboration le constitue, le structure, le fait tenir, » par un remaillage constant des liens d’affiliation et des liens de filiation… Chaque crise fait resurgir des éléments qui étaient refoulés au moment de la constitution du couple et ouvre une réélaboration du lien, travail qui se situe dans deux registres : celui de la désillusion et celui de la réélaboration du choix amoureux…Chaque crise ouvre donc sur une nouvelle maturation de par la reconnaissance d’une altérité toujours à reprendre » (Monique Dupré La Tour).

 

 

La séparation de couple


La séparation amoureuse, devenue banale sur le plan social, est souvent dramatique sur le plan individuel. 
Elle oblige les intéressés, surtout celui qui subit la séparation, à un renoncement qui touche les besoins psychiques les plus importants, lié à la perte d’une personne précieuse, à laquelle il est profondément attaché, occupant une place privilégiée ayant un pouvoir sur son bonheur, compensant parfois une faiblesse de son Moi. 
La rupture amoureuse non désirée laisse souvent un grand vide et un immense déséquilibre.

Certaines de ces pertes sont si difficiles à accepter que certaines personnes sont incapables de s’en remettre vraiment, même après plusieurs années, ou cherchent à perpétuer une relation, plus ou moins subtilement, en tentant de conserver ou de « contrôler » cette relation indépendamment de la volonté de l’autre, par exemple à travers les enfants. Ce lien, conservé jalousement, les autorise à garder une place dans la vie de leur ex-conjoint. 
Certaines pertes sont imprévues ; elles surviennent brusquement, presque par surprise . La douleur est alors cuisante et la réaction souvent violente. 
D’autres arrivent comme un aboutissement, voire un soulagement, mettant un terme à une situation qui n’apportait plus de satisfaction, à une relation qui ne permettait plus de contrôler ses besoins.

Les raisons de la rupture amoureuse peuvent être les mêmes que celles qui ont été à l’origine de la constitution du couple, que le choix d’objet amoureux ait été d’ordre « narcissique » (en miroir) ou d’ordre « anaclitique » (par étayage). 
L’équilibre fragile, trouvé antérieurement dans le couple, bascule à la suite d’évènements familiaux, internes ou externes, qui déclenchent la crise : une grossesse, une naissance, un différend sur l’éducation des enfants, une maladie, un deuil, un accident, un déménagement, une modification professionnelle… Ces facteurs déclenchants sont révélateurs de la nature de cette crise, dans la mesure où ils constituent les évènements désorganisateurs renvoyant à la structure préalable du couple.
Ainsi, la rupture du couple réveille des angoisses archaïques infantiles liées aux pertes d’objet aux différents stades de l’enfance, faisant ressurgir des traumatismes passés, notamment chez celui qui subit la séparation.

La rupture du couple associe des sentiments d’échec ou d’incomplétude, des violences à l’égard de l’autre (verbale, physique avec passage à l’acte, psychique) et des affects passionnels ambivalents combinant amour et haine de façon indifférenciée.
« La haine, force de désintégration qui tend vers la privation et la mort, ne se comprend qu’en référence à l’amour, force d’harmonisation et d’unification qui tend vers le plaisir…Avoir aimé l’autre, c’est avoir aimé la meilleure partie de soi-même ; il faut, lors de la séparation, écouler sa haine sur cet autre qui fait encore partie de soi » (Chantal Gingembre).
Cette période critique de la séparation amoureuse aggrave donc l’état des personnalités fragiles et provoque une régression, une dévalorisation, et une perte des repères identificatoires .

Les différentes lois récentes ont tenté d’atténuer les conséquences douloureuses de la rupture sur les parents et les enfants :

- la loi de 1975, en introduisant le divorce par consentement mutuel, pouvait faire supposer que les ex-époux étant d’accord, le travail de deuil de leur union devrait se faire plus facilement, leur permettant de cicatriser leurs blessures narcissiques et d’évacuer leurs désirs de vengeance. En réalité, il n’en est rien car ces divorces sont souvent des divorces « de façade », ce qui ne facilite pas le travail de deuil.
La séparation ne signifie pas la fin de l’histoire du couple, surtout s’il y a des enfants.

- La loi de 1987, dite loi Malhuret, en introduisant la coparentalité dissocie « couple parental » et « couple conjugal » et pose que le divorce ne dissout que le second.

Cependant, les difficultés d’application de la loi font penser à Anne Thévenot qu’ » on ne peut saisir quelque chose de la parentalité en dehors de la conjugalité ». 
Elle formule deux hypothèses : 
- « la première est que, conjugalité et parentalité étant intrinsèquement liées, leur liaison doit être remaniée lors d’une séparation. 
- la seconde que, dans certaines situations, lorsque ces remaniements n’ont pu se faire, il y a un déplacement des affects de la relation conjugale sur la relation parentale ».

En l’absence d’une triangulation « sociale » (procédure judiciaire, intervention psychothérapique, médiation familiale…), un phénomène de « deuil impossible » peut s’installer : « pas de loi qui fasse tiers entre deux, c’est le choc de la toute puissance/impuissance de l’un contre la toute puissance/impuissance de l’autre » (Chantal Gingembre).

Le conflit est présent , manifeste ou latent, prêt à ressurgir à la moindre occasion. 
« La blessure de l’amour est si forte que le lien ne peut être brisé par l’intervention de la loi …Faire perdurer l’amour ou sa représentation empêche que le divorce ne soit symbolisé du côté de l’échec ou pire du vide, préservant la place manquante du désir .

L’après-divorce ne réactualisera -t-il pas non la passion mais le désir de la passion ? » (Jacqueline Froger et Jehanne Piona).
L’exercice de la coparentalité oblige le couple à entretenir des liens et à transférer sur l’enfant leur contentieux affectif, quel que soit leur désir de continuer à assurer leur rôle parental auprès de lui.

A ce titre, l’enfant prend une place singulière dans l’esprit de chacun de ses parents. 
En s’appuyant notamment sur l’expression du conflit conjugal à travers l’enfant, la médiation familiale est l’une des nouvelles possibilités permettant à chacun des parents de poursuivre le travail de deuil de leur relation. L’enfant devient ainsi « l’objet transitionnel » ( D.W. Winnicott) du processus de médiation familiale, favorisant l’individuation et la différenciation de chacun, redonnant à chacun des parents leur fonction symbolique, réinscrivant l’enfant dans le jeu du rapport à la loi, à l’interdit, qui le fait être sujet.

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